jeudi 4 juin 2015

Au bois dormant

Un jour où nous ne savions pas quoi faire Thalia et moi, elle avisa une grosse tâche verte sur Google maps. Un petit coup de 801 plus tard, nous voilà rendues. Le bois de Coulange, c'est un joli parc perdu dans la ville. Assez peu le connaissent, pourtant, si vous passez par ici, arrêtez près des "love potion" et autres fleurs aux noms improbables.





Par ici, on a pas mal oublié l'odeur des fleurs. J'ai l'impression d'avoir retrouvé mon bout de nez, le facteur l'a raccomodé (pirouette cacahuetes, vous suivez ?).





A la tombée du jour, les écureuils passent par dizaines près de vous.


(tout près de vous)


Les jours de chaleur, calez vous près du belvédère, caché parmi les fleurs. Pis inventez-vous des vacances.




Le paysage portuaire que vous voyez des transats, vous rappelle un instant que oui, nous sommes toujours à Québec, non pas dans les calanques ou perdus en forêt. 



Allez, je vous laisse, j'ai un bouquin à finir au soleil, moi.

samedi 16 mai 2015

La lévisienne

"Plus jamais je ne reviens ici."

Il est midi. Après avoir attendu le bus 40min, puis le chauffeur du bus, puis galéré avec la télécabine (oui! des téléphones publics comme quand j'étais pas née ! Comme quand t'appelais ta maman depuis la colonie de vacances), me voici enfin à Lévis, dans le char de mon Andréanne.

Lévis, c'est notre "d'laut'côtéd'l'eau" (Les Havrais comprendront) québécois, une vieille compétition. J'y étais passée con la Mama cet hiver, on y voit la plus jolie vue de Québec, accoudées au traversier.



Andréanne inspire sa cigarette, soupire sur son café, et hop, Viens mon bébé, on s'en va chez nous.


Son Georges, Nom de Dieu! l'beau félin que l'orage m'apporte.

Entrer chez Andréanne, c'est l'entrée des artistes. C'est courir dans une loge s'y asseoir s'y blottir. Encore émerveillé, transporté par la scène, déposer là sa peur, regarder son regard. La maison d'Andréanne, ça porte de ça dedans. Les miroirs sont sous cadre, t'aimes à t'aimer dedans.
Ya des malles empilées dans l'attente d'un voyage, comme un vieil antiquaire amasse les mirages
Dans l'entrée comme un quai fatigué des départs, ya que des arrivées, des brassées d'embrassades
Ya des malles empilées dans les malles des images. Des mots en petites coupures et des pages et des pages. 
Ya des étoiles de bronze accrochées aux fenêtres
Des bougeoirs à bijoux, des lampes comme des soleils
Ya des toiles des copains des portraits de poètes
De longues voiles grises amarrées aux fenêtres
Des cassettes VHS et des paniers d'osier, des souvenirs de Cuba, un peu de l'île de Ré.
De petits mots doux qui volent, accrochés au frigo, du café chaud qui fume, une main berce le dos 
Des peintures de blanc de vermeille d'océan
Des couleurs en carré et des livres d'enfant.

Et son lit comme une scène, un bateau, un auvent
Une roulotte dans les airs, un balcon de gitan
une estrade d'opérette, une cabane pour les grands
Où s'rouler dans les draps, rigoler dans la laine. 
S'enrouler dans des bras, rire à en perdre haleine.
Un lit où se conter des histoires toute la nuit. Aventures de pirates, pis des pirates de filles.
Cachette à bout d'échelle, hune de moussaillon 

Petit cocon de bois. De bois et de velours.

Et puis des livres. Partout, des livres. Un Gaston Miron m'attend déjà, posé sous les coquelicots. 
"Je suis fleurie", qu'elle dit, la Belle.
M'étonne qu'elle soit fleurie, je t'en raccommoderai des couronnes de fleurs, moi, avec pareil talent.
La comédienne, elle fait de belles choses de ses mains, aussi. Certains le verront à mon retour, j'en emporte un peu dans mes bagages.




D'ailleurs elle et moi, on a joué ensemble, au théâtre. On en parle au matin. "C'était tout plein d'amour, ce projet. On s'est tous aimé fort." Oh que oui.
Je les aime si fort, qu'il faut bien que je vous les présente, mes adorés. Alors commençons par Dame Andréanne de Lévis. Parce que maintenant, je ne saurais plus bien vous parler de Lévis sans vous parler d'Andréanne.

On a fait mille choses, ce jour là, et puis j'ai encore pas pris assez de photos, alors je triche un peu, pardonnez.


On est allées déjeuner au café Mosaïque, puis aux Chutes-de-la-Chaudière, au Fort, au Belvédère, aux magasins, aux friperies, chez elle, sa tante, sa mère...



Et puis en passant par la place, Andréanne me montre où a été enfermée La Corriveau, pour montrer l'exemple...  "Les filles de Lévis, on les disait plus sauvages, elles étaient moins dociles..."

Faut dire que ma fille de Lévis à moi, elle embrasse les jolis garçons près des chemins, là où les cerfs de Noël s'enracinent le temps de façonner leurs bois. Elle s'éloigne jamais des canards, ça lui vaut des baisers. Elle colore de rouge les maisons, les toiles, les lèvres. Elle était maquilleuse, et puis conteuse un peu. Elle pose des mots sur les lèvres comme des baisers. Et des baisers comme des rouges.

Je pourrais parler des heures, de toi, ta maman si drôle, si fine, de toutes ces petites choses. Mais enfin... Je reviendrai.


De l'amour.

A.

dimanche 10 mai 2015

Des Jésuites cachés sous des chemises carrottées

Finalement, je vous ai très peu présenté ma ville. Qu'à cela ne tienne, cabotins !

Ce qui est chouette à Québec, c'est qu'en changeant de quartier, tu changes pas mal d'environnement. Avec le printemps qui débarque à une vitesse folle, on crapahute dans les environs.

Pour les Montréalais d'ailleurs, Québec, c'est bien mieux pour s'évader, pour trouver un coin de verdure à tous les coins de rue - ceux qui sont déjà allés à Montréal pourront rire, là où vous voyez une ville verte et aérée, eux voient pollution et béton brûlant.

Je vous présente Charlesbourg, ce bout du monde où seul passe le 3, et où Thalia la parisienne a élu domicile. Osti'd'folle.

Entre pigeons de mamie et pont des arts version rivière Saint Charles ça donne ça :


Vous avez pas idée comme c'est une bonne nouvelle que les oiseaux pointent un bout de bec: des mois qu'on ne croisait plus que quelques écureuils et ces increvables pigeons. Les oies reviennent, les petites mésanges, les marmottes se réveillent!



 Un stand d'amoureux improvisé sur ce petit chemin, avec des cadenas à coeurs et à moumoute, même pas peur.


Charlesbourg, à l'origine, c'était pas Québec : c'était un p'tit bout de village, au sein de ce qu'on appelle le Trait Carré parce que.... Eh bien, c'est carré. Au XVII, les Jésuites, qui craignent qu'on leur en mette plein la patate, réunissent tous les colons par là pour se protéger en cas d'attaque. Donc concrètement, t'as un moulin, une église et 10 maisons, mais faut croire que ça a marché parce qu'elles sont encore là.

Je vous parle de printemps et je vous montre de la neige... JE VOUS JURE qu'on a dépassé les 20° ici, je vous fais juste un bon gros maelstrom chronologique, ya des photos d'hiver, de l'été dernier et d'hier...


Comme vous pouvez le constater, les Jésuites ont quelque peu changé de look, dernièrement.


Ici, t'as pas de p'tit scooter. T'as peu de motos, mais genre quand t'en as, c'est des trucs qui doivent tenir l'hiver. Donc quitte a te trimbaler en Harley, autant avoir le look, t'sais. Exemple en deux leçons :

vendredi 1 mai 2015

Vous avez dit Charleston ?

Mes petits biscuits,
Cette année, j'ai fait du charleston ! Ca me rappelle le kit de claquettes que Chlo m'avait offert. Je voulais faire comme Peppy :


Bah maintenant je sais faire pareil mais sans les claquettes - oui donc je sais pas faire des claquettes en fait, juste du charleston.

On va pas déconner, ma phobie du move-your-body s'est pas faite la malle, mais j'y travaille. Je pense on pourrait faire marcher une éolienne au nombre de soupirs que contenait chaque leçon de danse, je finissais chaque fois assise par terre, avec tellement de découragement dans les yeux qu'un lépreux m'aurait filé l'aumône. Le genoux à terre, les épaules basses. Un guerrier après la bataille.

Mais on s'est bien marrés : le charleston, c'est drôle à danser - quand t'arrives à peu près à avoir conscience de ce que font tes mollets, tes bras et tes hanches... En même temps. Pas dans le même sens.

Au premier show, nous étions des pirates : je vous glisse quelques photos des coulisses, où l'ambiance était top.  Même si je comprenais rien du tout à la choré.

(là c'est quand je me suis pété le dos, donc on dirait je fais la gueule mais en vrai nan)






 (WANTED : récompense à celui qui me trouve sur cette photo)

Ici, les soirées swing sont super développées. Marrant, comme tous se prêtent au jeu : les robes à pois fleurissent, les salomées claquent le sol, les chemises remontent leurs manches, des bretelles en guirlande.

Ma petite Laura tu serais folle!
Sur les chaises de bois, tu te fais inviter à danser comme une demoiselle. Une main tendue, un grand sourire, et hop, te voilà calée contre une épaule à enchaîner les pas (le fameux j'y-vais-j'y-vais pas-j'y-vais, appris à Cuba pour la Salsa, petite maman, tu t'en souviens-tu? Y'a pas d'Ernesto dans le coin, mais tu peux t'en sortir avec un Marc-André).




Pour vous donner une idée de ce qui se danse, vous trouverez ici une vidéo du spectacle du cours de swing (si t'as suivi le début de l'article, tu comprendras que je suis pas dedans puisque moi, je fais le Charleston solo, key ? Mais je vais aux soirées swing en petite jupette pareil!)

Si t'es un peu paumé et que tu veux en savoir plus sur les styles que recouvrent le swing et le charleston, va .

Allez mes loulous, je vous laisse sur une reprise de Rihanna par The Baseballs (n’ayez pas peur, ça va bien se passer)